Soins


Les soins apportés aux vaches Highland sont rudimentaires et assez simples, outre la prise de sang annuelle pour la profilaxie il n'y a en fait qu'un vermifuge à administrer.

•  les onglons : Les vaches ont des onglons qui normalement s'usent au fil du temps. Cependant, les vaches en stabulations doivent régulièrement voir le "podologue bovin" pour une taille.

Qu'en est il pour les Highlands ? Certes elles sont toute l'année en extérieur, mais sont aussi sur des terrains meubles voir marécageux et leurs onglons ne s'usent pas assez.

Que faire ? Rien ! Dès que le pied est trop long, le bout de corne va se casser naturellement, il n'y a donc aucun problème à ce niveau la. De plus ces pieds dits "un peu long" sont un atout pour elles en milieu humide. La Highland est un modèle 4X4 amphibie !!

 

•  Soins particuliers au moment du vêlage : Il n'y a généralement aucun problème pour le vêlage en lui-même (c.f. reproduction) . Cependant lorsque les vêlages se font aux beaux jours avec l'arrivée des mouches, il est important de surveiller attentivement les jeunes veaux. Il arrive que les mouches pondent dans la peau tendre et fine des veaux, cela risquant à très court terme de l'affaiblir et éventuellement d'entraîner sa mort. C'est un cas plutôt rare mais important à surveiller. Passé quelques jours, la peau du veau va s'épaissir et ce durcir.

En forte période de mouches, il n'est pas inintéressant de vaporiser sur le veau à titre préventif un insecticide (adapté aux bovins).

 

•  Les vermifuges :

Les herbivores ont une capacité naturelle à se défendre contre l'infestation, à condition d'être en contact avec les parasites. Un animal qui n'aurait jamais de vers ne peut développer cette immunité et devient très sensible à l'infestation. Il faut donc accepter un seuil “tolérable” de parasitisme lors de la mise à l'herbe.

En ce qui concerne les strongles, l'animal est immunisé dès sa deuxième saison de pâturage. Cependant, le problème est plus difficile avec la Douve, car l'immunité ne s'instaure que progressivement en 3 à 4 ans.

Surveillance sanitaire du troupeau : En théorie, une vache devrait être vermifugée une ou deux fois par an. Je pense qu'il n'est pas bon ni souhaitable de vermifuger à outrance des animaux qui n'en ont pas forcément besoin (les parasites internes risquant de développer une résistance aux molécules proposées). Les vaches Highlands sont peux sujettes aux infestations parasitaires.

Aussi, je ne saurais que vous recommander une analyse coproscopique sur le troupeau entier pour connaître son état général par le collectage d'un certain nombre de déjections au hasard, afin de déterminer exactement quels sont la quantité et le type de parasites internes présents, pour utiliser la ou les molécules les plus adaptées au traitement. En effet, si une intervention est nécessaire, le choix du produit est important. Il faut éviter les produits dits “polyvalents” et rechercher une molécule spécifique au parasite et au stade d'infestation détectés. Par exemple les traitements contre la Douve sont très différents de ceux contre les strongles, il faut donc raisonner maladie par maladie.

Sur d'autres terres, nous n'aurions pas forcément besoin de vermifuger. Cependant, la grande et la petite douve sont omniprésentes dans nos montagnes. Nous effectuons donc un traitement spécifique par an.


La nocivité des anti-parasitaires pour la faune coprophage

Il a été prouvé que l'administration de molécules issues de la famille des Organophosphorés et des Avermectines étaient les plus toxiques pour la faune coprophage. La dégradation de ces déjections par de nombreux insectes entraine leur mort. Les Organophosphorés se dégradent rapidement mais sont particulièrement nocifs. Les Avermectines, en plus de leur forte toxicité, ont un spectre d'action étendu, sont très rémanentes et rendent les déjections émises plus attractives pour la faune coprophage. Ce sont souvent les Diptères les plus touchés, la mortalité des larves pouvant être totale dans une même bouse pendant un mois. Le bétail rejette des doses toxiques jusqu'à 143 jours après le traitement s'il a été traité sous forme de “bolus”.

C'est un des fléau invisible de notre siècle pour la faune et la flore de nos campagnes.

Effets sur la qualité des pâturages

Une mortalité élevée de la faune coprophage dans les prairies pâturées bloque le processus de dégradation des déjections. Les problèmes occasionnés sont multiples :

  1. Les bouses restent très longtemps en place, diminuant la surface d'herbage disponible pour le bétail. Sans insecte pendant les premiers temps de dépôt d'un excrément, il faut compter en moyenne deux fois plus de temps pour voir disparaître la bouse.
  2. La surface occupée par les excréments provoque la création de refus, les animaux privilégiant les zones “propres”.
  3. Le brassage et la dispersion des déjections par les coprophages n'ont plus lieu.
  4. Les œufs de parasites persistent alors dans les bouses non décomposées, multipliant les risques de transmission des parasites et accroissant les besoins en traitements sanitaires.
  5. L'aération et l'enrichissement naturel du sol disparaissent. La qualité fourragère de la prairie risque de diminuer.

Effets sur la chaîne alimentaire et les écosystèmes

L'effondrement de certaines populations d'oiseaux a été directement corrélée à l'utilisation généralisée de l'Ivermectine : celle-ci provoque la raréfaction des proies. Par ailleurs, les substances toxiques s'accumulent dans les niveaux supérieurs des chaînes alimentaires. Par exemple, un Sanglier consommant de nombreux Lombrics intoxiqués par la molécule concentrera la substance toxique dans ses propres tissus.

Le milieu aquatique est sensible à la contamination dans le cas de pâturage en zone humide ou d'abreuvement en bord de mare et de ruisseau. Beaucoup de molécules à libération rapide comme les Organophosphorés sont solubles dans l'eau. Bien qu'elles soient rapidement éliminées, elles peuvent causer des nuisances sérieuses au milieu aquatique.

Les produits à libération lente comme les Avermectines sont par contre peu solubles mais se fixent très fortement sur les particules organiques.

Le risque est alors important pour les poissons qui s'en nourrissent. La forte sensibilité des poissons à ce type de molécule a d'ailleurs déjà été mise en évidence sur la Truite.

Les coprophages, une source de nourriture inépuisable !

Les invertébrés coprophages sont la proie de nombreux autres animaux prairiaux.

Les Lombrics, plus nombreux dans les prairies pâturées sont consommés par plus de 200 espèces de vertébrés, dont des oiseaux (Perdrix, Bécasse, Vanneaux…). Les Coléoptères constituent une part considérable dans l'alimentation de chauves-souris comme les Rhinolophes, et d'oiseaux comme les Chouettes chevêche.


Sans la faune coprophage, la survie de nombreux autres animaux est donc remise en cause.

Nous sommes particulièrement vigilant à ce problème et avons mis en place plusieurs choses simples afin de limiter les dégâts que nous pourrions causer à notre environnement :

  • En limitation du chargement à l'hectare en effectuant une rotation sur les parcelles pour éviter un surpâturage.
  • En mettant en place de pâturages mixtes (vaches, chevaux, chèvres) pour faire baisser la pression parasitaire.
  • En ne réalisant que les vermifuges nécessaires avec les molécules appropriées.

Nous n'avons pas, depuis 4 ans observé de diminutions notables des insectes auprès ou dans les bouses.

 

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